mercredi 1 février 2012

Monsieur le Sénateur, je vous fais une lettre

C’est pas pour vous fâcher, Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que chaque détenu possède déjà le libre arbitre de se pendre;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que de leur apporter une corde répondrait à la définition du crime de conseil au suicide, crime passible d’une peine de 14 ans de pénitencier;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que l’infraction d’incitation au suicide est commise dès lors que les paroles sont prononcées, que le suicide s’ensuive ou non;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que dans votre épandage de peines minimales, vous auriez dû en prévoir une pour ce crime d’une gravité objective non équivoque;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que votre déclaration de ce jour constitue une incitation au suicide;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, qu’il existe un mécanisme légal permettant à chaque citoyen de porter plainte contre un criminel lorsque la police ne le fait pas;

Il faut que je vous dise, Monsieur le Sénateur, que cette fois-ci vous avez dépassé les bornes, et devriez déserter.

Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Sénateur




8 commentaires:

  1. Beau pastiche de Vian. Je me permet de le faire lire chez moi; bien que je me demande bien si notre honnêteté citoyenne, même appuyée par la loi, finira par venir à bout de ces montagnes de gens qui disent connerie sur connerie, et de plus en plus, depuis longtemps.

    - SS

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. À David Guenaille :

    J'ai supprimé votre commentaire parce que oui, vous risquez des représailles...

    http://droitcriminel.blogspot.com/2011/06/le-parole-criminelle.html

    C'est pour votre bien... ;-)

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  4. C'est une incitation au meurtre, à mon avis.

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  5. A votre avis, si des citoyens déposaient une plainte en vertu de l'article 241 du cc, pensez-vous qu'on a une cause? Est-ce que réellement il pourrait être arrêté et accusé?

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  6. Arrêté et accusé, oui, serait-il condamné? Je suis loin d'en être certaine.

    Surtout que lors d'une plainte privée, la première étape se passe devant un juge qui décide si la plainte est recevable ou pas. Si le juge la déclare recevable, le citoyen a terminé son boulot et c'est le ministère public qui reprend les rennes du dossier. Que fait-il alors? Il abandonne les procédures!

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  7. Ces consevateurs, bien bons pour prôner la vie quand ils s'opposent à l'avortement, mais disent l'inverse lorsqu'on parle des "assassins" comme ils les appellent si affectueusement.

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