jeudi 25 août 2011

SAQ - Coup de gueule


Je n’en prendrai pas l’habitude, même si le sujet cadre dans un blogue juridique.

Il n’est pas question toutefois de droit criminel, ni de droits fondamentaux.  Il s’agit bel et bien d’un coup de gueule en lien avec l’application, par des employés de la SAQ, de leur « Code d’éthique ».  Du manque de discernement de certains employés de la SAQ, en fait.

Le 6 août dernier, on allait se mettre à table pour souper mais nous n'avions plus de vin.  Je me rends donc à la SAQ-Express des Galeries Normandie à Montréal, la SAQ où j’allais le plus souvent car elle est tout près de chez-moi.  Inutile de dire que je n'y vais plus.  Dommage, j'aimais bien les autres employés, surtout celui qui m'a fait connaître le Mirassou. 

Je réalise en sortant de la maison que la voiture de ma fille de 17 ans est garée derrière la mienne (oui, la mise en contexte me paraît importante pour démontrer l’absurdité de l’aventure) alors je lui demande de la reculer.  Une fois dehors avec ses clés en main, elle me propose de m’y conduire.  Merci Alice.  C'est sympa.

Arrivées à la SAQ, nous entrons toutes les deux.  Eh oui, il faisait une chaleur monstre et nous n’avons pas pensé la laisser suffoquer dans la voiture non climatisée.  Il faut dire que chaque fois que j’ai fait des courses avec ma fille (notre librairie est en face de cette SAQ ainsi que notre épicerie) elle est toujours entrée avec moi.  Mon beau-fils de 9 ans aussi, d'ailleurs.

J’achète donc des vins rouges (des pinots noirs californiens pour la plupart), et aussi  –je m’en confesse– deux bouteilles de « Wild Vines®», vous savez, cette boisson frizzante à base de fruits, légèrement alcoolisée, que les jeunes filles aiment bien.  Les grandes filles aussi, parfois, surtout à l’heure de l’apéro quand elles sont trop feignasses pour préparer une sangria.

J’ignore de quoi ma fille et moi avons bavardé dans les allées du magasin, mais elle avait effectivement des amis qui venaient à la maison ce soir-là et elle croit que le commis nous a entendu en parler.  Peut-être…  Je m’en contrebalance.

Arrivées à la caisse, ma fille derrière moi qui clavarde sur son portable sans se soucier de ce qui l’entoure, je tends ma carte bancaire au caissier qui, sans me regarder, demande à ma fille ses pièces d’identité. Elle lève les yeux et rougit.  Son portefeuille est dans la voiture, et de toute manière elle a 17 ans.  Je demande au caissier s’il est sérieux.  Oui, il est trrèèès sérieux : Avec mes quelques bouteilles de rouge et mes deux bouteilles de Wild Vines, je suis coupable de tentative d’achat d’alcool pour une mineure.  Coupable oui, parce que c'est moi qui passe pour une mère dévergondée, alors que la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques ne me concerne pas:  elle concerne le vendeur.

J’étais d’abord sidérée, puis hors de moi.  J’ai bien essayé d’expliquer au caissier qu’il comprenait mal son rôle, qu’il ne pouvait pas refuser de me vendre du vin au motif que ma fille m’accompagnait et que, peut-être, rendue à la maison, elle prendrait un verre de Wild Vines.  Ce que nous permettons à la maison ne le regarde pas.  Regard de poisson.  Il s’est contenté d’interpeller son collègue qui, regard de grenouille, m’a simplement pointé une affiche marquée « Même si vous achetez pour un mineur » ou un truc du genre.

Certes, il est interdit aux employés de la SAQ, aux employés d’épiceries et de dépanneurs, de vendre de l’alcool ou des cigarettes à des mineurs, et il est interdit de vendre de l’alcool à un majeur qui achète pour un mineur.   C’est indiqué explicitement dans le Code d’éthique des employés de la SAQ:


Cette règle est une application des articles 102.1 à 103.9 de la Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques


Or, aucune loi ne dispense ceux par qui elle doit être appliquée de faire preuve de discernement.  Discernement.  Jugeote.  Bon sens.  

Aussi, la formulation de cette politique est ambiguë.  On dit « Si nous avons des motifs raisonnables de croire qu’un client majeur achète de l’alcool pour un mineur, qu’il soit son enfant ou non, nous refuserons de le lui vendre, car cet acte est illégal »Or, ce qui est illégal, ce n’est pas d’acheter de l’alcool pour un mineur, ou de boire un verre de vin avec un mineur; ce qui est illégal c’est de vendre de l’alcool à un mineur ou à quelqu’un qui achète pour un mineur.  Ça vaut aussi dans les restaurants et les bars.[1]

Aucune loi n’interdit à un parent de servir un verre de champagne à son jeune de 17 ans pour son anniversaire.   

Discernement.  Jugeote.  Bon sens.  

Ne pas acheter pour un mineur signifie « ne pas acheter POUR un mineur ». Tautologique?  Vous est-il déjà arrivé de vous faire demander par un jeune inconnu d’entrer au dépanneur pour lui afin de lui procurer ses clopes?  Moi oui.  Ce que j’ai répondu à cela ne vous regarde pas.  Mais je suis tout à fait d’accord que, suivant la loi, le préposé d'un magasin ne peut pas vendre à un adulte s’il voit un mineur dehors qui attend sa bière, sa vodka ou ses cigarettes.

Notre terrasse, au jour des 16 ans de ma fille.
À escient, je ne mets pas de photos du repas et de la table au resto
de peur qu'il soit reconnu et que le proprio reçoive des ayattolah de la LIMBA.
Ce n’est pas d’une telle situation dont il s’agit ici.  Il s’agit de ma vie privée.  Il s’agit de mes achats, et de ce que nous allions boire et manger sur notre terrasse.

Ma fille serait restée à la maison j’aurais pu faire mes achats.  Ma fille serait restée dans la voiture j’aurais pu faire mes achats.  Rien n’indique qu’elle n’aurait pas pu, malgré ces hypothétiques précautions, se saouler la gueule en soirée jusqu’au coma éthylique.  Ce qu'elle ne fait jamais...  Mais ce que les jeunes font certainement quand ils sont coincés dans une telle rectitude de santé publique.  Santé publique.  N'importe quoi. 

Quid du parent qui achète du cognac avec un bébé dans le sac ventral?  Le préposé pourrait soupçonner qu’il va lui en mettre une goutte dans son biberon, comme le faisaient nos mères-grands?

Ce soir-là, j’ai bu de l’eau minérale.  Y’a pas mort d’homme, j’en conviens. Mais il faudrait que la SAQ explique à ses employés que, poussé à l’extrême, leur manque de discernement devrait les inciter à appeler la DPJ.  Ou encore, interdire à tout parent qui a la photo d'un ado dans son portefeuille d'acheter de l'alcool, tiens, au cas où il lui ferait goûter en rentrant à la maison.

Et ce commis qui m'a humiliée le 6 août dernier, si je retournais et qu'il me reconnaissait, devrait-il être conséquent et refuser de me vendre de l'alcool, maintenant qu'il me soupçonne d'acheter pour une mineure.

Vous savez, la DPJ pourrait intervenir si un parent saoulait son enfant….  Mais croyez-vous que la DPJ interviendrait si elle apprenait qu’il y a parfois chez-nous des jeunes de 16 à 25 ans qui prennent une bière sur la terrasse, ou un verre de vin avec nous en mangeant?  Allons.

Discernement.  Jugeote.  Bon sens.  Je réclame le droit de magasiner avec ma fille, bon sang. 

Tenez, je vous offre un souvenir.
Ma fille et moi (derrière le kodak) sur une terrasse à Perpignan.
Elle avait 15 ans. Magnifique voyage mère-fille.
Beau trip de bouffe et quelques gorgées de vin pour elle.





[1] Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques.  L.R.Q. ch. I-8.1.



AJOUT:


Sur le même sujet, je vous invite à lire:


-Cette lettre ouverte d'une mère dont le fils n'était même pas mineur;
-Cette lettre ouverte d'une mère le jour du bal des finissants de son grand de 17 ans en smocking.


Voir aussi les commentaires de Marc Gauthier , de Pascale et de Catherine Laprise au bas de ce billet.

31 commentaires:

  1. Haaaaaa. Il m'est arrivé la même chose cet été! Je suis allé à la SAQ avec ma fille (17 ans) et j'ai acheté 4 bouteilles de vin. Comme je n'ai que 2 bras, ma fille en a prise 2 et moi les 2 autres. Je suis arrivé à la caisse et on m'a demandé une carte d'identité à ma fille... qui a 17 ans. On a refusé de me vendre les 2 bouteilles «touchées par ma fille». J'ai eu beau protesté, mais les deux super employés, de 19 ans chacun ont refusé. Ridicule. Absurde. Stupide. Idiot. Employez Antidote pour les autres synonymes, vous devriez être au minimum de ce que j'en pensais...
    j'ai décidé d'aller m'en chercher 2 autres, mais le gars a refusé de me vendre les deux autres. J'ai demandé à ma fille de sortir de la SAQ, le caissier m'a dit qu'ils nous avaient sur sa caméra vidéo. Je lui ai dit, j'ai d'autres courses à faire, je reviendrai dans une demi-heure : il m'a répondu que ça ne changerait rien, qu'il ne me vendrait pas plus de vin... J'ai demandé si j'étais banni à vie de la SAQ? Il m'a répondu non, seulement 24h... Je l'aurai mordu.

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  2. Et donc, cette SAQ, c'est celle de la rue Racine Chicoutimi, ou la plus grosse sur Talbot?

    ;-)

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  3. Si ça m'arrivait (et mon Coco a 14 ans et me dépasse, alors...), je crois que je me mettrais à faire mon propre vin, ma propre bière... et que je consacrerais une bonne partie de mes temps libres à créer www.fin_au_monopole_de_la_saq.com ou quelque chose du genre. Le ridicule ne tue pas, ou la SAQ aurait besoin de remplacer ces employés-là!

    Vous avez porté plainte tous les deux, j'espère?

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  4. la saq c'est toute des cave du directeur au commis.,moi jai mis le cash sur le comptoir et je suis partit ,et j'ai dit c'est payé appel la police si ça te tente,il a faite ça tete d'innocent et je suis partit..jamais eu de nouvelles et plus jamais faite écoeurer avec ça....M.Massé

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    1. 4500 employés stupides et une intelligente... Un commentaire d'une frustrée de la vie qui met tous le monde dans le même panier comme ça c'est moin compliquer se forger une opinion...

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  5. @ vieux bandit... Non, moi je n'ai pas porté plainte, j'ai simplement fait un billet sur mon blogue. ;-)

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  6. Les patrons peuvent pas toujours deviner que leurs employés font les imbéciles...

    Ombudsman – Relations d'affaires
    Société des alcools du Québec
    905, avenue De Lorimier
    Montréal (Québec) H2K 3V9
    Téléphone : 514 254-6000, poste 5593 / Ligne sans frais : 1 866 710-8033
    Télécopieur : 418 654-9378
    g.pharand@saq.qc.ca

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  7. Excellent texte et qui affiche bien tout le ridicule associé à cette politique d'entreprise qui laisse place à des interprétations dénuées de gros bon sens. J'ajouterais que ce renforcement de politiques visant l'interdiction s'inscrit dans cette tendance de plus en plus marquée à vouloir tout contrôler, limiter, empêcher, ... bref, c'est à se demander si nous devenons de plus en plus un État policier où le mot «interdiction» écrase et tente d'effacer un mot cher à nos valeurs québécoises, celui de la «prévention».

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  8. Ça me fait penser au "power trip" de quelqu'un en situation d'autorité...

    C'est vraiment fâchant!

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  9. L'imbécilité d'un fonctionnaire ... ça n'a pas de prix !

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  10. @crocomickey

    Vous y aller fort en mettant tous les fonctionnaires dans le même panier.

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  11. Pfff... je trouve ça ridicule que vous vous offusquiez. Vous me faites penser aux parents qui se croient au-dessus de toutes les lois parce qu'ils sont parents... Les réglements s'appliquent à tous, que vous vous soyez fait engrossés ou pas!

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    1. Probablement un puritain du mouvement de tempérance.

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  12. Chhuuttt Chuuuttt Chuuttt ... L'infirmier va bientôt venir et vous faire votre piqure, ça ira.

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  13. La SAQ fautive dans mon cas est celle de la rue Rousel à Chicoutimi-Nord. J'en suis fort aise puisque c'est une succursale que je ne visite jamais.

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  14. J'en rajoute. Ce qui est pathétique dans les histoires que nous avons vécues, c'est que nous arrivons tous à la même conclusion : nous ne voulons plus mettre les pieds dans la SAQ qui nous a humiliés. Bravo. Ce grand geste de dissidence n'a comme unique conséquence que de nous priver. Nous. Pas la SAQ. Nous avons à faire à un monopole qui se contrecrisse de sa clientèle. On doit lui donner raison; que je bannisse une SAQ, je devrai de toute façon me pointer dans une autre pour y faire mes achats. Nous n’avons même pas ce loisir de frapper où ça fait mal, en tant que consommateur...

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    1. Arrête de boire pis tu va frapper la ou ça fait mal

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  15. Nous pouvons toutefois, pour le vin et la bière, privilégier des produits québécois et acheter directement chez le producteur. Je commence à sérieusement planifier une visite à l'Orpailleur, tant je suis dégoûtée par toutes ces histoires de SAQ imbécile!

    Une autre ici: http://www.cyberpresse.ca/opinions/201106/30/01-4414092-la-loi-cest-la-loi.php

    Le vrai résultat sera sûrement de laisser les jeunes dans la voiture ou à la maison la prochaine fois. C'est une très bonne idée, ça, SAQ. Ne formez pas vos clients de demain, ne leur permettez pas de découvrir vos allées et vos produits. Et entre-temps, humiliez vos clients payants. Bra. Vo.

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  16. Il y a aussi de petits importateurs privés....

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  17. Il m'est aussi arrivé la même chose à Québec avec ma petite soeur ayant une déficience intellectuelle et qui par conséquent ne boit pas et me colle et me suit partout!
    J'étais au courant de ce règlement, mais impossible pour moi de la laisser dans l'auto sinon crise de nerfs assurée de sa part. Elle est donc entrée avec moi, j'ai acheté une bouteille de rouge et évidemment on lui demande ses cartes (elle est tellement timide qu'elle parle à peine) et elle n'avait pas 18 ans à l'époque. La commis a catégoriquement refusé de me vendre la bouteille. 5h55 un samedi soir quand les amies proposent un resto apporter votre vin assez frustrant.
    J'ai (ce que je ne fais jamais) joué la carte que ma soeur est handicapée, que 1 elle ne boit pas et de 2 elle ne reste pas seule dans une auto. Mais encore là rien à faire. Il faudrait probablement revoir ce règlement qui est plus qu'aléatoire et le commis de la SAQ n'est pas la police de ce qui se passe à la maison.

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  18. Je suis outrée.

    Et non, il n'y a rien à revoir dans le règlement qui est clair: On ne vend pas d'alcool à un adulte qui achète pour un mineur. Or, quand vous achetez pour votre consommation personnelle, que vous partagiez ou pas avec votre enfant ou votre soeur, ça ne regarde pas l'État.

    C'est ce qu'on appelle le discernement dans l'application d'une règle.

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  19. Catherine Laprise26 août 2011 à 10:06

    Le jour du bal de mon fils (17 ans) la même chose nous est arrivé alors que j'allais lui acheter une bouteille pour boire avec tous ses amis. J'ai dit à la personne : - voyons, c'est le bal des finissants, je préfère faire de l'éducation à mon fils, le sensibiliser, mais ce serait ridicule de lui interdire, ils vont tous boire ce soir ou presque tous... Il a tenu son point. Alors, je suis retourné dans la voiture (sans la bouteille) avec mon fils, nous avons changé de SAQ, il a attendu dans l'auto et a pu boire avec ses copains sans se rendre au coma éthylique et sans conduire... Simplement en soulignant cette étape avec ses "chums" et cela se voulais accompagné d'un peu de plaisir des grands... Bon sens un peu de jugement!

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  20. Le hic avec les importateurs privés, c'est qu'on doit quand même aller chercher notre vin à la SAQ. Monopole...

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  21. Il n'y a pas juste dans les succursales ou il existe des incompétents Leur façon de faire est pire que Al Capone . C'est une version pauffiner du temps de Duplessis quand on nous remettait la bouteille dans un sac et fallait faire la queue devant un comptoir vitré ou on voyait rien derrière . Pour l'Ombusman sait pas si il va faire vraiment quelque chose. Pour l'importation privée je m'organises avec. Je dis ceci en connaissance de cause ..Le power trip de jouer au ti boss cul cul c'est ce qui ressort de certains employés de la SAQ .

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  22. wow, il m'est arrivé plusieurs situations comme celle là... et je trouve ca vraiment frustrant a chaque fois!
    La situation qui m'a le plus énervée était quand je suis allée au chalet d'une amie (appellée marie) de ma meilleure amie... À l'époque j'avais 21 ans alors que les 2 autres filles avaient 20 ans. Nous étions dans un village ou il y a une seule SAQ et une seule épicerie, et pour s'y rendre il faut conduire pendant au moins 20 minutes à partir du chalet. Nous sommes toutes les 3 allées avec la mère de Marie, sauf que j'étais la seule a ne pas avoir mes cartes d'identités.. car j'ai oublié mon portefeuille au chalet. La vendeuse de la SAQ n'a jamais voulu vendre quoi que ce soit à la mère dans la quarantaine et sa fille de 20 ans car, moi, je n'avais pas mes cartes...(et il n'était pas question de se retaper 40 minutes de route pour l'aller-retour juste pour une carte d'identité...). En plus elle a eut le culot de se rendre a l'épicerie d'en face pour prevenir le caissier qu'on s'en venait.. Je suis restée dehors cette fois la et ca a bien passé mais je trouve que les employés vont vraiment trop loin...

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  23. Je viens à peine de vivre la même situation dans une SAQ de Montréal. J'ai 25 ans et j'étais accompagné de ma blonde de 23 ans. La caissière m'a demandé ma carte d'identité. Pas de problème, chose réglée.

    Ensuite, elle demande une pièce d'identité à ma blonde (qui ne fait que m'accompagner et qui n'a pas l'air d'avoir moins de 18 moins pour 2 cents), qui elle n'avait pas sur elle de carte avec sa date de naissance. Ma blonde avait beau avoir sa carte de crédit (il faut avoir 18 ans pour avoir une carte de crédit), rien à faire avec cette bonne femme pleine de bon jugement.

    Ironiquement, je n'aime même pas boire de l'alcool, mais je voulais offrir deux bouteilles de vin en cadeau pour ma grand-mère et ma mère pour Noël.

    Je lui ai demandé qu'est-ce qu'il arriverait si je sortais du magasin et je revenenais, elle m'a répondu sur un air bête et condescendant que ça ne changerait rien, c'est la politique. Je suis parti en lui disant que j'irais en acheter à une autre SAQ. Environ 4 rues plus loin, je suis entré seul dans la SAQ, ma blonde m'attendant sagement dehors, j'ai acheté les mêmes 2 bouteilles, sans même me faire demander de carte! Bravo chers fonctionnaires grâcement payés du Québec, vous contribuez grandement à améliorer la qualité de vie des gens que vous êtes sensés servir.

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  24. Et si je vais à la SAQ avec mon fils de 3 ans, est-ce qu'ils vont lui demander ses cartes? Et celui de 7 ans? Et quand ils auront 12 ans? 15 ans? Quel est l'âge minimum à partir duquel quand j'achète pour moi je dois présenter la carte d'identité de celui qui m'accompagne?

    Face à ces comportements stupides, je vois deux solutions:

    - je laisse parler ma colère et je jette les bouteilles de vin par terre ...

    - j'ai du temps à perdre et je poursuis la SAQ en responsabilité contractuelle: elle offre du vin à vendre, j'ai clairement manifesté mon désir d'accepter cette offre, donc le contrat s'est formé. Le refus de vendre est une violation du contrat.

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  25. Je suis un employé de la SAQ et quand je lis tout vos commentaires j'ai le sourire en coin:

    Premièrement parce que vous jugez quelques employés qui n'ont pas de jugement ; vous me dirai qu'il n'y pas personne dans vos colègues de travail qui en font parti de cette minorité?

    Deuxièmement souvenez-vous il y á 3 ans quand TVA à diffusé un reportage qui démontrait un manque de contrôle dans les succursale, ceux qui dirigent en haut ont eux le mandat de changer cette image à TOUT prix, ils se fourrent bien du gros bon sens on parle de capital politique et d'image.

    Troisièmement les directeurs de succursales n'ont pas droit à leur bonis trimestriel si les acheteurs mystères de la SAQ réussissent à acheter; vous pouvez imaginer la pression constante exerxé sur les employés...

    Finalement quand un employé se fait prendre par un de ces clients mystère qui achète dans toute sorte de contextes ( comme pour un jeune qui va à son bal dans le mois de juin...) toutes sorte de mise en scènes afin de parvenir à prendre en défaut un employé et le suspendre sans solde une semaine...

    Je n'approuve pas ceux qui manquent de jugement mais j'espère que vous comprendrez que c'est pas juste des posées trips de la part du caissier.

    Et pour mon ami qui parle de contract contrctuel j'aimerais te souligner que l'alcool est régis par l'état par des loi qui stipulent que l'achat de produits alcooliques est un privilège et non un droit.

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  26. Ma collègue ci-haut a bien résumé la situation. Pression constante sur les employés, oui. Et oui, on nous demande de refuser la vente aux adultes accompagné de mineur, comme on peut l'entendre dans ces jingles de merde à longueur de journée.

    Et la rigueur, c'est pire d'un directeur à l'autre. Beaucoup d'entre-eux sont mis à l'essai pendant des années, le temps que ça prend je suppose pour que leur jugement soit entièrement mis à la disposition des autre supérieurs hiérarchiques(il y en a probablement plus qu'il y a d'employés ...) et sont eux même sous pression, pris en sandwich entre des patrons exigeants qui ne comprennent rien à la réalité en succursale et des employés syndiqués qui c'est vrai, on peut se le demander,n'ont pas toujours la meilleure jugeote qui soit. Il faut 18 ans et un secondaire 5 pour travailler à la SAQ. Il faut surtout être prêt à être disponible sans aucune heure garanti et parfois se conformer à un quota de multi-ethnicité calculée en fonction des résidents du quartier. Il faut aussi savoir que les caissier sont souvent les plus jeunes employés (ils sont généralement moins pertinent en tant que conseiller sur le plancher) et ça prend un certain temps à ssimiler tutes ces notions, surtout quand tu travailles 3heures aux deux semaines parce que t'es tout au bas de la liste d'ancienneté.

    J'ai entendu parlé de ce billet il y a un bout de temps. J'ai été depuis un bon 6mois en arrêt maladie et à mon retour, je me suis fait prendre. Ce n'était pas un parent et son ado, mais deux jeunes femme, une de fraîchement 18 ans, une autre sans ses cartes. J'ai refusé la vente, ma patrone est venu, a demandé « Vous achetez pour vous? Vous ne le boirez pas ensemble?» La fille dit non. Mon amie de ne boit pas. Ma boss me dit : Pas le choix de lui laisser. Nouvelle règle des boss en haut. (You Rock Véro !)

    Une semaine avant, elle nous disait qu'on s'était fait prendre 8 fois sur 10 à vendre par un client mystère mineur.

    Le gros bon sens n'est certes pas donné à tout le monde. Mais c'est pas toujours facile de savoir sur quel pied danser. Surtout qu'on change de succursale, et nos boss aussi font des rotations régulièrement... Pour arriver à appliquer le gros bon sens, il faut s'en foutre un peu de se faire prendre, ou de vendre à un mineur. Pis dans toute une journée de boulot, on a un tas d'autres soucis à gérer.

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  27. C'est des choses qui arrivent pas souvent ici, on est très libre. Dans certains états des USA, on demande les cartes d'identités a toutes personnes de moins de 40 ans... ho oui, j'achète 50-60% de mon alcool la bas.

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  28. La SAQ, cette belle chaîne de magasins qui aime rappeler au peuple que, comme judicieusement écrit plus haut, boire de l'alcool est un privilège et surtout pas un droit.

    Citons en vrac :
    - les refus de vente pour un oui ou pour un non : âge réel, âge supposé, tenue vestimentaire (oui oui!), etc.
    - l'attitude hautaine de certains vendeurs qui cherchent à évaluer votre connaissance du domaine et essaient de vous faire sentir cheap, inculte, indigne de leur magasin (j'ai heureusement la chance de m'y connaître en scotches : je sors quelques mots-clefs et ça suffit pour gagner un peu de respect... c'est pathétique);
    - les conseils douteux;
    - la décoration qui se veut chic et doit chercher à intimider le "bas peuple" (je travaille en design... donc tsé, tu ne m'impressionnes pas avec ton ambiance de bar lounge).

    Bref, toute une culture à la SAQ.

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